On parle de bullshit concepts, de café, de micro-accroche et de promo sur le C02...
Déclaration pour le moins curieuse pour une agence dont le coeur de métier est de nommer nous direz-vous. Toutefois, face aux innombrables « nouveaux » concepts qui naissent chaque jour, du ressenteisme*, au workation** en passant par le beige flag***, nous sommes forcé·es de nous interroger. Car si ces nouvelles notions ont le mérite de qualifier des usages, elles semblent néanmoins toutes vouées à reproduire le même schéma, sitôt crées, sitôt diffusées, sitôt oubliées.
Alors, dans un moment où les mots semblent se vider de leur sens, peut-être que la création de nouveaux mots-concepts apparaît comme un moyen de compensation, comme si l’on avait déjà usé tous nos mots. Ou, peut-être, est-ce dû à notre course à l’efficacité, à notre habitude au « tout tout de suite », comme si l’on ne voulait plus s’embêter à décrire avec plusieurs mots.
Pourtant, lorsque l’on a plus que jamais besoin de stabilité, de réassurance, ce phénomène de concepts éphémères ne risque-t-il pas d’amplifier notre perte de repères ?
Nous avons avant tout besoin de mots forts, porteur de sens qui s’inscrivent sur un temps long. Alors, ralentissons la cadence, faisons preuve de prudence et de discernement, car si nos mots sont le reflet de notre société, mieux vaut en prendre soin.
* Ressenteisme : Rester dans un emploi qui vous rend fondamentalement malheureux·se par souci de sécurité de l'emploi ou par manque de meilleures options, et commencer à en éprouver du ressentiment envers l’entreprise et les équipes.
** Workation : Un mode de travail flexible qui allie loisirs et activité professionnelle à distance dans une même journée.
*** Beige Flag : À l’instar du « red flag », il qualifie un signal d'alerte mais cette fois pour signifier qu’une relation a de grande chance d’être ennuyeuse.
Quel nom pour l’incubateur d’innovations à impact social et environnemental positif lancé par la Région Île-de-France ?
Alors que nos attentes et usages liés au travail se métamorphosent, on s’est demandé·es comment faire de ce nouveau lieu, une marque capable de ré-enchanter, ré-inventer, re-penser, l’irréductible espace qui résiste encore à la dématérialisation : le lieu physique.
Notre réponse : le Perqo. Un nom construit comme une abréviation du mot "percolateur" (oui, oui la cafetière à vapeur) pour un lieu bouillonnant d’idées, de rencontres et d’échanges. Twisté dans sa forme, le Perqo évoque aussi la concision et l’efficacité d’un lieu de création et d’innovation. Un nom qui sonne comme une promesse de moments chaleureux, booster d’énergie autour (notamment) d’un bon café chaud.
Dans le monde des marques, un outil de communication semble laissé pour compte : la micro-accroche. Vous savez, ces petits textes presque invisibles si l’on n’y prête pas attention car trop souvent complètement dépourvus de personnalité comme les messages d’erreur, les formulaire de newsletter ou encore les messages de consentement aux cookies. Pourtant, c’est bien dans les détails qu’un ton de voix se travaille et qu’une marque peut créer de la complicité avec sa communauté. Et pour voir ce que ça donne quand c’est bien fait, le compte Twitter @tinywordsmatter partage ses meilleures trouvailles de micro-accroches de marque. Alors, ne jugeons plus les accroches sur leur tailles mais sur leur efficacité.
La chaîne de supermarché allemande REWE s’inspire et détourne le concept et les codes visuels des codes promos pour mettre en avant des produits qui permettent aux clients d’économiser non pas de l’argent mais des émissions de C02. Des codes promos permanents donc pour démontrer de manière concrète l’impact direct qu’ont nos choix de consommation.
Le magazine food Bon appétit se réinvente avec une identité visuelle complètement vintage. Alors, de notre côté, on s’est essayé à un ton de voix vintage pour voir ce que cela pourrait donner… : « Mesdames, maitrisez la cuisson de votre poularde, ravissez les papilles de votre mari, devenez l’inspiratrice d’un foyer accueillant ». Le vintage en cuisine, oui, mais on va changer de ton !
20 ans après la création de sa signature « Impossible is nothing », Adidas tire le fil et nourrit encore son récit de marque qui défie l’impossible. Dans son nouveau film publicitaire, la marque clame cette fois « The original impossible » et nous ramène à nos premiers challenges : marcher, parler, courir. Cela nous paraissait impossible et pourtant, nous l’avons fait. Impossible is nothing, CQFD.
L’équipe Namibie.